La revue "Travaux de linguistique" consacre son cinquante-septième numéro au problème de la prédication seconde dans le domaine de la linguistique française. À travers une série de contributions relevant de plusieurs domaines d'analyse (syntaxique, pragmatique, sémantique) et portant sur des constructions parfois très disparates, ce numéro vise à présenter un état de la question en matière de prédication seconde, qui, en adoptant une attitude réaliste, se soucie moins de fournir des réponses assurées que de poser les bonnes questions. L'objet de l'enquête est, en effet, compliqué dès le départ: quoiqu'il soit possible, en principe et selon des critères de nature partiellement différente, de rattacher à la prédication seconde jusqu'à quinze types de constructions et d'en dégager un certain nombre de traits communs, le manque d'un partage complet des traits en jeu ne risque pas que de remettre en cause l'homogénéité de la classe, mais d’ébranler sa subsistance même en tant que catégorie prototypique. Les constructions qui sont censées faire partie de cette catégorie, tout comme les critères qui en justifient l'appartenance supposée, font donc l'objet d'un débat théorique. Ce débat, qui doit s'appuyer sur des données empiriques parfois contradictoires, se veut toujours ouvert: le domaine de la prédication seconde (désormais PRED2) est apparemment un domaine vaste et hétérogène, pourvu d'un noyau et d'une périphérie. Près du noyau, c'est-à-dire lorsque la PRED2 s'attaque aux arguments de la PRED1, les traits « forts » (tels que l'instauration d'un lien prédicatif sans forme verbale avec la PRED1, ainsi que l’intégration de la PRED2 dans la PRED1) sont plus facilement détectables; même dans le noyau, toutefois, le problème de la nature de prédicat réellement « second » d'un attribut du sujet ou de l'objet, par exemple, par rapport à son argument-cible, continue de se poser; d'ailleurs, lorsqu'on migre vers la périphérie, certains de ces traits deviennent flous ou bien commencent à faire défaut. Dans ce numéro - conçu donc comme un grand chantier – les auteurs, tout en montrant les différentes facettes de la question, tombent d'accord sur la nécessité de recherches ultérieures, se faisant à l'idée qu'à l'avenir le concept de PRED2 puisse être réaménagé, voire repensé.

HAVU E. & PIERRARD M (éds), GOES J, , O.H.O., CADDÉO S, TOBBACK E, LAGAE V, et al. (2009). « La prédication seconde : Essai de mise au point ».

« La prédication seconde : Essai de mise au point »

RUOZZI, Paola
2009-01-01

Abstract

La revue "Travaux de linguistique" consacre son cinquante-septième numéro au problème de la prédication seconde dans le domaine de la linguistique française. À travers une série de contributions relevant de plusieurs domaines d'analyse (syntaxique, pragmatique, sémantique) et portant sur des constructions parfois très disparates, ce numéro vise à présenter un état de la question en matière de prédication seconde, qui, en adoptant une attitude réaliste, se soucie moins de fournir des réponses assurées que de poser les bonnes questions. L'objet de l'enquête est, en effet, compliqué dès le départ: quoiqu'il soit possible, en principe et selon des critères de nature partiellement différente, de rattacher à la prédication seconde jusqu'à quinze types de constructions et d'en dégager un certain nombre de traits communs, le manque d'un partage complet des traits en jeu ne risque pas que de remettre en cause l'homogénéité de la classe, mais d’ébranler sa subsistance même en tant que catégorie prototypique. Les constructions qui sont censées faire partie de cette catégorie, tout comme les critères qui en justifient l'appartenance supposée, font donc l'objet d'un débat théorique. Ce débat, qui doit s'appuyer sur des données empiriques parfois contradictoires, se veut toujours ouvert: le domaine de la prédication seconde (désormais PRED2) est apparemment un domaine vaste et hétérogène, pourvu d'un noyau et d'une périphérie. Près du noyau, c'est-à-dire lorsque la PRED2 s'attaque aux arguments de la PRED1, les traits « forts » (tels que l'instauration d'un lien prédicatif sans forme verbale avec la PRED1, ainsi que l’intégration de la PRED2 dans la PRED1) sont plus facilement détectables; même dans le noyau, toutefois, le problème de la nature de prédicat réellement « second » d'un attribut du sujet ou de l'objet, par exemple, par rapport à son argument-cible, continue de se poser; d'ailleurs, lorsqu'on migre vers la périphérie, certains de ces traits deviennent flous ou bien commencent à faire défaut. Dans ce numéro - conçu donc comme un grand chantier – les auteurs, tout en montrant les différentes facettes de la question, tombent d'accord sur la nécessité de recherches ultérieures, se faisant à l'idée qu'à l'avenir le concept de PRED2 puisse être réaménagé, voire repensé.
2009
HAVU E. & PIERRARD M (éds), GOES J, , O.H.O., CADDÉO S, TOBBACK E, LAGAE V, et al. (2009). « La prédication seconde : Essai de mise au point ».
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